L'Ascension
L’Ascension du Christ
Le livre des Actes des Apôtres rapporte que, pendant les quarante jours qui ont suivi Pâques, le Christ ressuscité s’est plusieurs fois montré aux apôtres.
Puis, au cours d’un repas qu’Il prenait avec eux, le Christ leur a annoncé qu’ils allaient recevoir une force, « celle du Saint-Esprit », qui viendrait sur eux.
« Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre », a-t-Il ajouté (Actes des Apôtres 1, 8).
.... « Après ces paroles, ils le virent s’élever et disparaître à leurs yeux dans une nuée.
Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s’en allait, voici que deux hommes en vêtements blancs se tenaient devant eux et disaient : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Jésus, qui a été enlevé du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. » (Actes 1, 1-11)
Qu'est-ce que l'Ascension ?
Nous sommes saturés, du matin au soir, de messages commerciaux éphémères.
L’ascension est un rendez-vous spirituel essentiel.
Grande date du calendrier chrétien entre Pâques et Pentecôte, cette fête relate la dernière rencontre entre Jésus ressuscité et ses disciples. « Tandis qu’il les bénissait, il fut emporté au ciel » dit l’évangéliste Luc.
Pour les croyants, monter aux cieux c’est rejoindre Dieu. Ici, nulle question de magie ou d’action spectaculaire. Le Christ n’est plus visible, mais il n’abandonne pas ses disciples. Il leur promet la venue de l’Esprit à la Pentecôte.
Pour les chrétiens, le visible et l’invisible ne sont donc pas des domaines séparés : « Le Dieu qui se révèle dans le Christ est étonnant. Il se donne en s’effaçant » écrit l’évêque académicien Claude Dagens.
Serions-nous loin des réalités sociales et temporelles en fêtant l’Ascension ?
Bien au contraire ! Tandis que nous croulons chaque jour sous une visibilité clinquante, agressive et impudique, l’Ascension propose une juste distance, un respect de l’intimité, une invisibilité respectueuse de l’homme.
L’Ascension dit que l’homme dépasse… l’homme !
Dans l’histoire du christianisme, cette fête s’établit vers le IVème siècle avec une procession à Jérusalem se rendant vers le Mont des Oliviers, lieu de l’arrestation du Christ.
L’Ascension est, en France, depuis le Concordat signé entre Bonaparte et Pie VII, une des quatre fêtes légalement chômées, avec Noël, l’Assomption et la Toussaint.
L’Ascension, pour beaucoup, est synonyme de pont, de bouchons, d’escapades printanières….
Pour le journalisme, elle est un « marronnier » de l’actualité religieuse.
Dans le contexte d’une société en quête de repères elle peut devenir, pour l’homme pressé, une halte qui ressource.
Elle n’est pas fuite du temps. Elle procure une nouvelle vision du monde
Père Bernard Podvin
Porte-parole de la Conférence des évêques de France
Le 7 mai 2010
Merci au Site des Catholiques de France
« L’Ascension : un pont entre Dieu et l’humanité »
L’Ascension est souvent plus évoquée en raison du long week-end ou du pont dont elle est l’occasion que selon sa véritable signification spirituelle. « Pont de l’Ascension » : la jonction de ces deux mots est pourtant propre à nourrir notre réflexion.
La traversée et la montée… le passage et l’élévation… Si nous acceptons – au prix d’un petit détour symbolique – d’éclairer ces trois jours de repos ou de loisir par une autre lumière venue du Christ, nous pourrons les vivre bien différemment.
Le message de l’Ascension peut se résumer en trois exhortations : élever notre regard, garder confiance jusque dans l’inattendu, prendre en charge notre destinée.
Élever notre regard. Non pas pour fuir la réalité ou voir les choses de si haut qu’on ne les perçoit plus du tout mais pour s’habituer à observer les êtres et les événements par leur grand angle, leur plus haute mais tout aussi profonde dimension. Car élever le regard, c’est aussi l’intérioriser, le laisser traverser pour aller plus loin, pour comprendre, pour aimer.
Garder confiance jusque dans l’inattendu. L’Ascension rappelle aux chrétiens que Jésus quitte leur proximité visible et disparaît à leurs yeux. Alors commence vraiment le temps de la confiance. Cette confiance qu’il nous faut maintenir, même dans l’imprévisible, dans l’absence, dans les plus fortes tensions de l’existence. Une flamme veille toujours au creux de l’absence, qui ne demande qu’à nous éclairer.
Prendre en charge notre destinée. « Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? » (Ac 1,11) disent les hommes en blanc aux apôtres fixant les nues. Le départ du Christ est, en fait, un appel au plus grand engagement dans le monde. Le christianisme relie l’invisible et le témoignage. La foi n’est pas une fuite ou une démission, au contraire : nous sommes invités à nous mesurer à tous les défis présents et à faire jaillir l’espérance comme un cri lancé jusqu’aux limites du monde.
Le « pont de l’Ascension » ? Oui. Mais un pont qui relie tous les éléments de l’histoire et de nos propres existences. Un pont entre passé et avenir, un pont entre les cultures et les races, entre Dieu et l’humanité. Pont dominant toutes les peurs, pour conduire sur une terre de lumière.
Merci à Mgr André Dupleix,
secrétaire général adjoint de la conférence des évêques de France