EPIPHANIE

Qu'est-ce que l'Épiphanie ? 'Manifestation' parmi toutes les nations : La bonne Nouvelle de cette fête c'est que la vie offerte par le Père n'est pas réservée à une élite, mais donnée largement jusqu'aux confins de l'espace et du temps.

L'Épiphanie

 

Qu'est-ce que l'Épiphanie ?

'Manifestation' parmi toutes les nations : La bonne Nouvelle de cette fête c'est que la vie offerte par le Père n'est pas réservée à une élite, mais donnée largement jusqu'aux confins de l'espace et du temps.

Le mot « Épiphanie » désigne les manifestations de Dieu aux hommes, et plus précisément sa venue dans le monde en un temps historique donné, en la personne de Jésus-Christ.

Du grec épiphanéia : « apparition » ; de épiphainéin : « paraître ou briller sur ». La Solennité de l'Epiphanie célèbre la manifestation de Jésus comme Messie. La fête est venue d'Orient où elle a été fixée au 6 janvier : fête des lumières, fête de l'eau, elle est beaucoup plus la célébration de l'inauguration du ministère public du Christ, lors de son baptême au Jourdain, qu'une festivité des événements de l'enfance de Jésus.


En Occident, l'Epiphanie, fixée au 6 janvier ou au dimanche situé entre le 2 et le 8 janvier, est surtout la fête des Mages ou des « Rois ». Les manifestations inaugurales de la vie publique ne sont pas oubliées, puisque l'office de la fête parle des trois mystères de ce jour comme n'en faisant qu'un : l'adoration des Mages, le baptême de Jésus et les noces de Cana (cf. Antienne de Magnificat aux secondes Vêpres) ; il faut dire cependant que les Mages retiennent presque toute l'attention.


Pour laisser à l'Epiphanie toute sa dimension de « Pentecôte » du cycle de la Nativité, l'Église latine a récemment instauré la Fête du Baptême du Seigneur, célébrée le dimanche qui suit l'Epiphanie.

 

L'Épiphanie dans l'Évangile 

L'Évangile de Matthieu montre que la fête de l'Épiphanie est, par excellence, une fête missionnaire.


Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem

et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »

En apprenant cela, le roi Hérode fut pris d'inquiétude, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les chefs des prêtres et tous les scribes d'Israël, pour leur demander en quel lieu devait naître le Messie. Ils lui répondirent :

« A Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : et toi, Bethléem en Judée, tu n'es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Judée ; car de toi sortira un chef, qui sera le berger d'Israël mon peuple. »

Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l'étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l'enfant. Et quand vous l'aurez trouvé, avertissez-moi pour que j'aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »

Sur ces paroles du roi, ils partirent.

Et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue se lever les précédait ; elle vint s'arrêter au-dessus du lieu où se trouvait l'enfant.

Quand ils virent l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie.

En entrant dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l'or, de l'encens et de la myrrhe.

Mais ensuite, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. (Mt 2, 1-12)

 

Fête de l'Epiphanie en Occident, la « fête des Rois », et quelques traditions.

Dans l'Église latine, l'adoration de Jésus par les rois mages devint peu à peu l'objet principal de la fête de l'Épiphanie. A partir du Vème siècle, l'Église d'occident célébra la naissance de Jésus le 25 décembre (Noël) et la manifestation aux païens en la personnes des mages le 6 janvier.

Les mages avaient été qualifiés du titre de roi dès le IIIème siècle, mais c'est seulement au XIIème que cette royauté des mages est reconnue par la liturgie et l'iconographie. Considérés comme saints, leurs reliques arrivèrent au XIIème à la cathédrale de Cologne.


Selon une tradition venant du VIIème siècle, les mages dont parle l'Évangile seraient des rois : les rois mages. Ils étaient au nombre de trois : Melchior, Gaspard et Balthazar. C'est les noms qu'on leur a donnés au VIème siècle. Le chiffre 3 est très symbolique, il symbolise d'abord les 3 continents : Asie, Afrique et Europe (qui étaient les seuls connus à l'époque). C'est aussi l'image des trois fils de Noé : Sem, Cham et Japhet. Le chiffre 3 représente aussi le nombre de cadeaux qui selon l'Évangile étaient au nombre de 3 : l'or, l'encens et la myrrhe.

Le chiffre 3 figure enfin les trois âges de la vie. Melchior est présenté avec une longue barbe et il est le plus âgé des trois. Il offrit l'or. Gaspar est le plus jeune des trois et il donna l'encens. Balthazar est barbu sans être âgé et il fit l'offrande de la myrrhe. On leur attribua au XVIème siècle une couleur de peau distincte pour chacun : blanche, noire et jaune.

 

La tradition veut que pour le jour de la Fête des rois mages, on partage un gâteau dans le quel est dissimulée une fève.

Il existe en France deux sortes de gâteau des rois. Dans le nord de la France, c'est un gâteau en forme de galette feuilletée très souvent fourrée à la frangipane. La frangipane est une sorte de crème d'amande inventée au XVI° siècle. La galette ronde, plate et de couleur dorée représente le soleil. La galette des rois est une tradition typiquement française. D'ou vient cette tradition de l'Épiphanie ? Ce ne sont pas les mages qui ont apporté la galette. Cette tradition remonte à la fête pré chrétienne du 6 janvier. La galette symbolise le retour de la lumière après les longues nuits d'hiver.

Au sud, en Provence et dans le sud ouest, c'est un gâteau ou une brioche en forme de couronne qui évoque la couronne des rois. En Provence, elle est fourrée aux fruits confis. En Espagne et au Portugal, il y a un gâteau des rois analogue au gâteau du midi de la France.


En France, la coutume de la galette existe depuis le XIV° siècle. Au XVI° et au XVII°, il y eu des campagnes contre cette fête jugée païenne particulièrement par le courant janséniste. Le 6 juin 1795, la Convention, qui avait soulevé la question de substituer à la galette des rois une « galette de l'Égalité », dut y renoncer devant la vigueur des protestations. En 1801 le Concordat réhabilita la fête.

Du XVIIème siècle à 1910 environ, les boulangers avaient coutume d'offrir gratuitement une galette des Rois à leurs clients. L'usage s'est perdu et la galette est maintenant devenue un produit commercial proposé de la mi-décembre à la fin janvier.

La fève dans la galette vient du temps des romains. Elle était blanche ou noire et était utilisée pour les votes. Au début janvier, aux saturnales de Rome, on élisait un roi du festin par une fève.

 

Les traditions de l'Épiphanie sont différentes selon les pays.

Dans certaines régions d'Espagne, à Madrid et à Barcelone, la veille de l'Épiphanie, il y a des défilés. Des carrosses paradent dans les rues. Gaspar, Balthazar et Melchior défilent sur des chars en jetant des bonbons. Ils sont suivis de cavaliers à cheval. C'est la cavalcade (cabalgata) des rois mages.


A Venise pour l'Épiphanie, les gondoliers défilent déguisés en sorcières


En Allemagne, trois jeunes gens ou des enfants, déguisés en rois mages, font du porte à porte pour bénir les maisons. Devant les portes, les trois rois chantent des cantiques et ils écrivent les initiales des trois Rois sur les portes.

De même, en Franche-Comté, les enfants étaient déguisés en Rois mages et portaient une ceinture dorée avec une chemise ornée d'étoiles. Ils allaient de porte en porte avec des chants et en agitant des sonnettes pour demander leur part.


En Espagne, c'est à la fête de l'Épiphanie, à la fête des Rois le 6 janvier, qu'on offre les cadeaux aux enfants. en souvenir des cadeaux que les mages apportèrent à Jésus. Ce sont les Rois Mages qui leur apportent les cadeaux.

À Rome et en Italie du sud, c'est "la Befana" qui apporte les jouets le jour des Rois, pendant la nuit de l'Épiphanie. La Befana est une sorcière âgée, mais très gentille. Elle se déplace sur son balai et passe par les cheminées pour distribuer les cadeaux.


Renseignements provenant de la tribune du Cybercuré, site du diocèse de Nanterre

Merci au Site des Evêques de France