Le Père Stan Rougier
Article du Sud-Ouest
Qui est Stan Rougier ?
L’homme d’Église a passé sa vie à tenter de faire connaître le Christ, à travers des articles, livres et interventions médiatiques.
Un jour, le Père Stan Rougier s’est entendu dire, par le cardinal Marty avec son accent de Rouergue : « Vous dites le message éternel avec les mots d’aujourd’hui. » « C’est le plus beau compliment qu’on pouvait me faire, sourit le prêtre, car c’est mon rêve. »
Il a consacré toute sa vie à faire connaître le Christ, en écrivant, en voyageant, en intervenant dans les médias.
Son trente-troisième livre participe à cette démarche. Intitulé « Pour vous, qui suis-je ? Regards sur Jésus », l’ouvrage regroupe les témoignages de 42 personnalités - parmi lesquelles Luc Ferry et André Comte-Sponville - qui partagent leur vision du Christ. Et quatre-vingts pages sont consacrées à son propre point de vue. « Comme j’avais déjà écrit cinq livres sur Jésus, ce n’était pas très compliqué », souffle-t-il.
Une place dans les médias
Pour porter au mieux son message, l’homme de 83 ans s’est fait une place dans le monde des médias. Son premier article, qu’il a rédigé lors d’un voyage au Chili, a été publié en 1971 par La Croix. Puis d’autres ont suivi, jusqu’à ce que des éditeurs lui proposent d’écrire un livre, ce qu’il fait en 1977. « À ce moment-là, tout s’est modifié dans ma vie », explique Stan Rougier. Prédications pour France Culture ou pour l’émission « Le jour du seigneur », articles pour divers journaux, et interventions à la télévision se sont glissées dans son agenda.
Pourtant, il a longtemps douté avant d’embrasser sa vocation. « Je voulais me marier et avoir des enfants, mais je voulais également faire connaître Jésus Christ qui a été pour moi une révélation éblouissante », se souvient-il. Sa formation s’est étalée sur huit années avant qu’il soit ordonné prêtre à l’âge de trente ans. « J’ai dû renoncer à l’amour, qui avait été pour moi une expérience extrêmement forte », confesse le religieux, qui a été fiancé avant de devenir prêtre. « C’est un sacrifice monumental », considère-t-il.
Son point de vue sur l’ouverture du mariage aux prêtres, il la résume en citant un prêtre roumain qu’il a rencontré en voyage : « Un prêtre avec une femme généreuse, ça fait un prêtre et demi, avec une enquiquineuse, ça fait un demi-prêtre ». Alors « l’Église a ses raisons, qui sont très réalistes », même si d’autres confessions l’autorisent.
Lorsqu’il se remémore le passé, Stan Rougier ferme les yeux tout en parlant, comme s’il puisait au fond de sa mémoire. Il se souvient de son enfance à Saint-Jean-de-Luz, de ses escapades à Urrugne avec son petit frère, ou à la Rhune avec sa grande sœur. « Nos racines sont ici », lâche le prêtre du diocèse d’Évry et Corbeil-Essonnes. « Je suis venu en région parisienne vraiment parce qu’on me disait que l’indifférence religieuse y était la plus importante. »
Sa rencontre avec le pape
« Désormais, je suis dégagé de charge précise », explique l’octogénaire. Alors il se plie au triptyque « lire, écrire, prier » et continue de voyager et donner des conférences dans toute la France. « Je n’ai pas envie de rester dans mes pantoufles », glisse-t-il. « Je veux continuer à interviewer des gens hors du commun. »
Car il en a rencontré, des personnalités. Comme il y a quatorze ans, lorsqu’il s’est rendu à Buenos Aires pour un article sur un prêtre-ouvrier. Là, il a passé l’après-midi avec le cardinal Bergoglio, qui siège désormais au Vatican sous le nom de pape François. « J’en ai gardé un très bon souvenir », confie-t-il. « J’ai été très ému d’apprendre que cet homme devenait pape, poursuit-il. Quel cadeau pour l’Église ! Il incarne la simplicité, veut rendre la foi plus tendre. »
Récemment, ses éditeurs lui ont demandé de regrouper dans un livre ses cinquante plus belles rencontres. Une tâche ardue pour Stan Rougier, lui qui a voyagé dans une centaine de pays. Mais nul doute que sa rencontre avec le nouveau pape y figurera.
......
Publié le 19/08/2013 à 06h00
Par Florian Laporte
Journal SUD-OUEST
Cliquez icic pour aller sur le Site du Père Stan Rougier
L'Atelier Métaphorique
La mort, seconde naissance
Je suis passé, comme chacun d'entre vous, par un premier stade d'existence dans le ventre de ma mère. L'observation scientifique de ce qui s'est passé en nous pendant ces neuf mois, de notre conception à notre naissance, serait passionnante.
Nous découvrions tout ce que nous avions besoin pour "après", tout ce qui nous était nécessaire pour cette "autre vie" qui nous attendait, pour cet "au-delà".
Nous nous inventions des yeux pour voir, alors que nous vivions dans l'obscurité ; nous nous fabriquions des poumons pour respirer et il n'y avait pas d'air ; nous nous inventions des mains pour saisir et il n'y avait rien à prendre ; nous nous fabriquions une langue pour parler et nous étions seul.
Étonnante aventure ! Avions-nous la moindre idée qu'une "autre vie" nous attendait ? Aucune !
Serait-ce déprécier cet utérin séjour de dire que nous étions là, en train de nous préparer à une autre existence ?
Alors pourquoi serait-ce déprécier le stage terrestre de croire qu'il est la préparation d'une autre aventure, capable de donner sens à notre soif d'infini ?
Je crois de toutes mes forces que nous sommes aujourd'hui en train de façonner des sens nouveaux qui nous permettront de nous émerveiller de réalités actuellement inconcevables, bien au-delà des joies terrestres les plus stupéfiantes.
Elle serait drôle, l'interview imaginaire d'un fœtus conscient et doué de parole :
Oui. Elle serait drôle, l'interview imaginaire d'un fœtus conscient et doué de parole :
- " Savez-vous qu'il vous faudra un jour quitter ce monde pour aller dans l'au-delà ? Vous découvrirez le soleil, les fleurs, les oiseaux et surtout le visage de votre mère... Une autre vie, bien plus vivante vous attend. "
- " Je ne comprends rien à tout ce charabia. D'abord, je suis très bien là où je suis. Soleil ? Oiseaux ? Fleurs ? Mère ? Je ne vois pas de quoi vous parlez. Je sais qu'il me faudra quitter ce monde qui est le mien, vous êtes bien cruel de me le rappeler. Rien ne me prouve qu'il y a quelque chose derrière. D'ailleurs personne n'est jamais revenu ! "
- " Mais cette voix qui vous parle de l'extérieur, elle est bien réelle ? "
- " Je ne sais pas ce que veut dire "extérieur" ! Vous êtes sûrement une illusion, un rêve que j'invente pour me rassurer..."
Il a fallu naître, c'est-à-dire mourir à trop peu pour accéder à davantage.
Ce que nous appelons de ce mot insupportable, "la mort", n'est pas le mot de la fin, le fin mot des choses.
Ce n'est que la dernière mutation de l'aventure humaine.
Le visage de la mort n'est pas celui d'un squelette armé d'une faux. Elle ressemble au rideau d'un berceau que la mère écarte pour embrasser son nouveau-né.
"Heureux ceux qui sont morts dans le Seigneur", dit l'Apocalypse (14, 13).
Mes propos seraient intolérables s'ils étaient le fruit d'une auto-suggestion.
Ils sont le fruit d'une grâce, offerte à tous, et que je me suis contenté d'accueillir malgré le terrorisme matérialiste de mon époque, malgré cette espèce de consensus défaitiste : " Trop beau pour être vrai. "