De Tbilissi à ici, Père Martin

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De Tbilissi à ici, parcours d’un prêtre peu ordinaire. Prêtre ordonné dans le rite gréco-catholique, Henri Martin réside au presbytère depuis début janvier. Il est aussi marié et père de famille... Portrait.

De Tbilissi à ici, parcours d’un prêtre peu ordinaire

 

Prêtre ordonné dans le rite gréco-catholique, Henri Martin réside au presbytère depuis début janvier. Il est aussi marié et père de famille...
Portrait.

 

Lisez l'article de Monsieur Boisson
dans le Journal le Sud-Ouest
en cliquant ICI !

 

Son statut d'homme marié peut surprendre au premier abord. Si l'on considère de surcroît sa progéniture, on sera d'autant plus surpris. Ce Père ecclesiastique, l'est aussi de quatre enfants. Qu'on ne se méprenne pas. Le Père Henri Martin est bien prêtre catholique mais ordonné dans le rite byzantin (gréco-catholique). En effet, dans le rite oriental, on peut ordonner des hommes mariés mais par contre, s'ils ne le sont pas au moment de l'ordination, ils ont interdiction de convoler plus tard en justes noces.

Henri Martin est Géorgien d'origine. Il est né et a vécu à Tbilissi jusqu'à l'âge de 44 ans. Il y a été ordonné prêtre en 1990, dans le diocèse de l'église gréco-catholique ukrainienne. Jusqu'en 1990, cette église était frappée d'interdiction de culte en Union Soviétique. Elle a été légalisée cette année-là, ce qui a enfin permis à Henri Martin de se faire ordonner et de pouvoir accomplir son ministère sans crainte, au grand jour.

Une formation en cachette

« J'ai étudié la théologie d'une manière très particulière, raconte le prêtre. Du fait de l'interdiction de ce culte, j'ai dû me former en me cachant. Ce sont divers prêtres et professeurs de théologie qui m'ont donné l'enseignement de base. Tous les futurs prêtres gréco-catholiques devaient se former comme ça à l'époque. » À cette époque-là, Henri Martin était marié et père de famille. Au début de son ministère, il a exercé en tant que curé de plusieurs paroisses en Géorgie, selon le rite latin. Puis l'envie de compléter son enseignement théologique l'oriente vers la Pologne où il étudie en 1993 et 1994 à l'université catholique de Lublin avant de décrocher une maîtrise de théologie.

Puis c'est le départ pour Moscou où, durant cinq ans, il sera enseignant au collège de la théologie catholique de Saint-Thomas d'Aquin. « En 1999, je suis parti vivre avec ma famille en Biélorussie, évoque le Père Martin. J'y suis resté jusqu'en 2007 comme curé des deux paroisses gréco-catholiques de Moguilev et de Gomel, distantes l'une de l'autre de 200 km. » Mais un grave problème de santé met un frein à son ministère et décide le prêtre à prendre une année sabbatique.

« J'ai alors décidé de déménager pour rejoindre Varsovie, la capitale polonaise, raconte-t-il. J'avais besoin tout d'abord de me reposer et en 2008, j'ai pris les fonctions de prêtre auxiliaire dans la paroisse de la Miséricorde de Dieu et la Sainte-Faustine de rite latin, avec la bénédiction de l'archevêque de Varsovie, le cardinal Nytch. » Il y restera jusqu'en 2014 où il quittera la Pologne pour rejoindre la France. Mais pourquoi cepays, et pourquoi Fargues ? « J'ai choisi la France parce que je m'intéresse beaucoup à une prière spécifique carmélitaine qu'on appelle oraison, répond-il. Cette pratique remonte à Sainte-Thérèse d'Ávila et Saint-Jean-de-la-Croix. »

Le prêtre explique qu'il a essayé de pratiquer cette prière lui-même mais que c'est très difficile quand on reste isolé. Pour rechercher d'autres pratiquants, il visite différents centres spirituels carmélitains de France et séjourne l'année dernière durant une semaine au monastère du Broussey, à Rions, où il se fortifie spirituellement et décide de rejoindre l'ordre carmélite séculaire. Le terme s'applique à ceux qui ne peuvent vivre la vie monastique -comme lui, homme marié -mais peuvent suivre la voie spirituelle en pratiquant l'oraison et en recevant une formation.

Installé au presbytère

« Je me suis ensuite adressé à l'évêque, le cardinal Ricard, lui exposant ma cause et lui demandant de m'attribuer une fonction pour pouvoir exercer un travail pastoral, raconte le Père Martin. L'évêque m'a alors nommé aumônier dans le domaine de la santé, pour exercer mon ministère dans les différents établissements de santé de la rive droite. Comme lieu de résidence, il m'a installé au début de l'année au presbytère de Fargues-Saint-Hilaire où je me sens vraiment très bien. »

Sur le secteur paroissial, Henri Martin apporte son aide aux différents prêtres en les assistant notamment lors des messes. « Je ne peux pas dire combien de temps je vais rester ici, confie-t-il. Pour l'heure, je dirais que j'espère y rester le plus longtemps possible. »

 

Merci au Journal Sud-Ouest

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